Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.»
Source: Bulletin de l’Ordre des médecins nº4 de l’année 1996.
Commentaire
Voici maintenant le même texte avec quelques commentaires (texte en retrait):
«Au moment d’être admis à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.
Promettre et surtout jurer c’est très fort; car si promettre peut ne se référer qu’à un engagement humain envers d’autres êtres humains, jurer implique incontestablement la Transcendance; l’on ne peut jurer que devant un ou des Êtres Supérieurs (généralement, selon les cultures et les époques, Dieu Unique aujourd’hui, Dieux pluriels dans le passé). Quant à l’Honneur et la Probité ils ne peuvent être dictés que par la conscience.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
C’est déjà bien de se rendre compte que la santé n’est pas que physique et d’inclure aussi le mental (la pensée, l’intellect) dans la santé; l’on peut toutefois regretter que le psychique (qui est pourtant le domaine de la psychiâtrie!) et même le spirituel n’y figurent pas.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination, selon leur état ou leurs convictions.
Il y a là une notion tout à fait fondamentale, le respect de la personne humaine, en plus du respect de l’état dans lequel elle se trouve, inclut le respect de son autonomie et de sa libre volonté, de même que de ses convictions.
J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.
Fondamental! Le médecin ne peut pas s’abriter derrière des règlementations ou des directives qui vont contre le respect des êtres humains. S’il est l’objet de contraintes, quelles soient administratives ou autres, il doit s’y opposer et résister afin d’obéir d’abord à la voix de sa conscience.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Extrêmement important! Cela implique, par exemple, qu’aucun être humain ne devrait être vacciné ou subit un quelconque traitement sans être dûment informé de toutes les conséquences possibles, incluant tous les effets secondaires négatifs pouvant faire que le remède soit pire que le mal, de sorte à pouvoir accepter ou refuser un traitement en toute connaissance de cause!
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Là aussi d’une extrême importance! Le médecin ne doit pas abuser de sa position pour inciter le patient en sutuation de faiblesse et d’infériorité à accepter des traitements qu’il n’accepte pas intérieurement. Ce serait un “abus de position dominante”. S’il pense qu’un traitement est bon pour lui, il doit rechercher le consentement éclairé du patient ou, au contraire, rigoureusement tenir compte de son refus.
Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me le demandera.
Le refus de soins n’est donc pas possible, même pour des raisons financières!
Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Ce n’est rien de le dire! C’est tout de le vivre!
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Cela va sans dire et encore mieux en le disant!
Je ferai tout pour soulager les souffrances.
A priori, c’est une belle chose que de soulager les souffrances. Toutefois, ce principe a quand même ses limites, car la souffrance a une profonde raison d’exister, c’est d’alerter le patient lui-même quant aux dangers qui le menacent et aussi contre la fausseté d’un comportement. Le fait de complètement anesthésier la souffrance peut avoir pour effet d’empêcher l’indispensable prise de conscience! Et donc d’empêcher la maladie de guérir le patient!
Je ne prolongerai pas abusivement les agonies.
C’est une claire condamnation de l'”acharnement thérapeutique”. Il convient de laisser faire la nature…
Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Fondamental! C’est une claire condamnation de l'”euthanasie active”. En arrière-plan, cela peut aussi être compris comme une condamnation de l’avortement qui provoque la mort de l’embryon.
Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission.
Ce qui suppose, entre autres, une claire indépendance à l’égard des laboratoires pharmaceutiques de même qu’à l’égard de l’administration de la “sécurité sociale”, etc. Belle vision idéale; la réalité est souvent très éloignée…
Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences.
Cela implique que le médecin ne considère pas son patient comme un cobaye ou un “rat de laboratoire”!
Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
Il est clairement dit ici que le médecin ne doit pas s’en tenir à ce qu’il a appris à l’université, qui est souvent très incomplet ou même complètement dépassé… Il doit donc être à l’affût des développements de la véritable science, ouvert aux autres médecines, aux savoirs traditionnels, aux remèdes “de bonne fame” (= de bonne réputation), etc.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Un bon principe. Vive la confraternité!
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses; que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.»
Combien sont réellement dignes de cette estime? Combien devraient, en fait, être déshonorés et méprisés? A chacun de faire son examen de conscience!
Voir aussi:
Le Serment des médecins canadiens