Serions-nous tous {considérés comme} des cobayes?
Questions: Comment se fait-il que les OGM agricoles soient dans les champs et dans les assiettes alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats? Oui, comment se fait-il sachant que des études ultérieures indépendantes plus longues montrent que les graves lésions n’apparaissent qu’après quatre ou cinq mois ou même davantage?
Qui, une fois la commercialisation autorisée, va ensuite être utilisé comme “rats” ou comme “cobayes” si ce n’est les êtres humains eux-mêmes? Pourquoi tant de précautions extrêmes vis-à-vis des produits naturels témoignant, la plupart du temps, d’une très large ou même d’une totale innocuité, et un tel laxisme du côté de produits, eux, gravement dénaturés et se montrant, en définitive, extrêmement dangereux?
Comment se fait-il que l’énergie nucléaire soit toujours {considérée comme} l’”énergie du futur” et toujours activement promue, alors que les hommes ont dû expérimenter à leurs dépens les ravages causés par Tchernobyl et Fukushima? Les conclusions à tirer de ces questions seraient-elles accablantes?
De 2009 à 2011, dans le secret le plus absolu, le Professeur Gilles-Eric Séralini de Caen a mené au sein du CRIIGEN (Centre de Recherche d’Information Indépendant sur le Génie Génétique), une expérience rigoureuse, aux conséquences insoupçonnables.
Il s’agit de la plus complète et de la plus longue étude de consommation d’un OGM agricole, avec le pesticide Roundup, faite sur des rats de laboratoire. Les conclusions sont ” édifiantes”… Le Nouvel Observateur – qui ne peut être soupçonné d’être un “écolo” songe-creux – a alors titré: “Les OGM sont des poisons“.
Après le terrible accident de Tchernobyl en avril 1986, l’invisible radio-activité a resurgi avec l’explosion de la centrale de Fukushima en mars 2011, causant des préjudices humains, écologiques et matériels incommensurables.
OGM, nucléaire: Les êtres humains se sont appropriés ces technologies basées sur des distorsions faites à la Nature sans faire de tests sanitaires ni environnementaux approfondis, alors que la contamination irréversible du vivant estdéjà effective.
Oui, serions-nous tous des cobayes?
“Tous cobayes?”, tel est précisément le titre du livre du professeur Gilles-Eric Séralini rapportant sa sidérante étude sur les OGM, et c’est aussi le titre d’un film sorti dans les salles à la fin 2012 et maintenant disponible en DVD.
Pour son troisième film, Jean-Paul Jaud (il a aussi réalisé “Nos enfants nous accuseront” et “Severn, la voix de nos enfants”) a donné la parole aux agriculteurs japonais de Fukushima, Sénégalais ou Français, aux scientifiques, aux politiques ou aux militants. Autant de personnes qui s’expriment librement sur ces deux problématiques majeures, les OGM et le nucléaire.
Personne ne sortira indemne du documentaire de Jean-Paul Jaud, peut-être l’un des plus grands films sur l’écologie et les ravages occasionnés par l’espèce humaine jamais sortis. Tous cobayes? est une véritable claque, tant sur le fond que sur la forme, avec deux grands thèmes mis en parallèle: les dangers des OGM et de l’énergie nucléaire.
Tout est parti de l’étude, la première indépendante et sérieuse, sur les OGM menée par le professeur Gilles-Eric Séralini. Et pendant le tournage est survenu la catastrophe de Fukushima. L’idée de faire un lien entre les deux sujets est apparue évidente. Ce sont deux technologies irréversibles qui hypothèquent le vivant et ne sont pas maîtrisables. Pour autant, malgré les catastrophes survenues et bien présentes dans le film, le réalisateur a voulu montrer que l’espoir existe.
“Les luttes sont nécessaires. Ne pas dire ” “non”, c’est dire “oui””. Il nous faut déjà refuser les aliments industriels, manger local et bio, mais aussi refuser le nucléaire.